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Label, signes de qualité : la certification agricole fragilisée

Par gain de temps et gain financier, les producteurs préférent se tourner vers la certification collective plutôt qu'individuelle.

Les démarches certificatives pour les produits agricoles sont coûteuses et chronophages et fragilisent certains signes d’identification de la qualité et de l’origine, selon le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.

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Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) s’est penché sur la certification en agriculture dans un rapport publié en juillet 2025. La certification concerne les signes d’identification de la qualité et de l’origine, le respect d’une norme ou encore des marques régionales. Plus de 1 300 labels ou démarches certificatives pour les produits agricoles et agroalimentaires ont été identifiés par la mission.

« La certification représente encore plus qu’hier une décision d’investissement dont il convient de mesurer les bénéfices attendus et les charges immédiates et pérennes », écrivent les rapporteurs. Elle peut être effectuée de manière individuelle ou collective.

« La certification pour les produits agricoles n’apporte pas nécessairement de grande valeur ajoutée à l’agriculteur, si ce n’est sur quelques produits très particuliers dans des régions très précises, tranche la mission. Elle permet de maintenir des marchés, ou bien constitue un droit d’entrée sur un marché », souligne le rapport.

Un coût de certification « peu plastique »

« Le coût de la certification est peu plastique », souligne le CGAAER. Sa composante principale est la fréquence du contrôle. La mission souligne également que le coût de certification est plus élevé pour les petites appellations d’origine protégée (AOP) que pour les productions plus importantes.

Par ailleurs, les organismes de certification (OC) interviennent sur des signes d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo) de moins en moins nombreux, or leurs charges de fonctionnement sont peu flexibles. Cela peut conduire à la fragilité de certaines appellations.

Temps d’investissement

La certification exige également un lourd investissement en termes de temps pour le producteur. Elle inclut de se former, de se mettre à jour sur les exigences et la réglementation et d’être disponible pour les contrôles.

Même si le CGAAER n’a pas pu quantifier le temps passé par les producteurs pour leur certification, il a mis en évidence que le temps est l’un des facteurs poussant les agriculteurs à privilégier les certifications collectives. Par ailleurs, le portage de la certification par une coopérative par exemple, réduit les coûts.

Des organismes de certification en difficultés

L’Inao soutient que certains organismes de certification sont d’ailleurs en difficultés. Il s’agit de ceux qui ne peuvent pas intervenir sur d’autres secteurs plus rémunérateurs. Ceux-ci pourraient connaître à l’avenir des difficultés.

Pour les signes de qualité qui ont l’obligation d’être portés par des organismes de défense et de gestion (ODG), comme les certifications d’origine ou le Label rouge, la situation est encore plus fragile selon le CGAAER. Les faibles volumes de produits certifiés représentent un risque pour la pérennité des porteurs de cahiers des charges. Des volumes faibles impliquent en effet des moyens financiers limités et un coût unitaire des contrôles élevés.

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